Suite à la mise en place du décret Macron 2015, le gouvernement français a mis en vente les aéroports de Lyon (Saint Exupéry et Bron), tout au moins sa participation de 60%.
Soucieux de trouver un repreneur capable d’investir dans le développement de la plateforme Saint Exupéry, l’État a pris le temps d’observer les dossiers de reprises et courant juillet 2016 a décidé de choisir le consortium soutenu par la société Vinci (51%), Predica (filliale du Crédit Agricole, 24,5%) et la CDC (Caisse des Dépôts, 24,5%).
Un nouveau départ pour l’aéroport Saint Exupéry
Longtemps laissée en retrait au profit des aéroports parisiens, la plateforme lyonnaise a certainement pris un certain retard dans son développement au cours des décennies passées. Avec 8.7 millions de passagers transitant chaque année à Saint Exupéry, l’aéroport lyonnais se situe pourtant en 3e position des aéroports français (après Roissy Charles de Gaules et Nice) et avec l’arrivée de ses nouveaux investisseurs, entend bien rattraper son retard et devenir une plateforme incontournable, membre du gotha européen.
C’est donc le consortium mené par Vinci qui rafle la mise pour 535 millions d’euros, au détriment d’autres projets, notamment celui de l’aéroport de Genève, ou encore celui du groupe d’investissement australien Macquarie.
Si dans les faits l’État français reste propriétaire exclusif des murs, des terrains, des pistes et de l’autorité concernant les règles de développement, d’urbanisme et de sécurité publique, il était tout de même important que le repreneur ait les épaules assez solide pour soutenir le développement économique de l »aéroport et du parc dans tout son ensemble car l’aéroport lyonnais dispose de surfaces conséquentes permettant d’envisager le développement d’un nouveau Terminal, de nouvelles pistes et aménagements. Pour le ministre des transports il était inévitable que le repreneur soit doté d’une l’expertise en matière de gestion, de développement de l’aéroport, également du point de vue de la contribution au développement économique, touristique, et social du territoire.
Quand Vinci prendra t-il possession des lieux ?
Au mois de juillet la vente a donc été actée. La concession définitive aura lieu en même temps que celle de l’aéroport de Nice, vraisemblablement dans le courant de l’automne. Avant de la rendre définitive le projet du consortium doit être présenté devant les instances représentatives du personnel et la validé par l’Autorité de la Concurrence.
En restant propriétaire des murs, (c’est pourquoi on parle de concession) l’État s’assure une rente annuel de 3 millions d’euros suite à la vente de son « fond de commerce ». La concession de l’aéroport Saint Exupéry s’entend sur une période de 30 ans et court donc jusqu’en 2047, ce qui devrait donc permettre à l’État de récupérer prêt de 100.000.000 supplémentaires.
Notons également que les actionnaires historiques, à savoir, CCI Lyon Métropole 25%, Métropole de Lyon 7%, Région Auvergne-Rhône-Alpes 5%, et Département 3%) détenant 40% des parts de l’aéroport et qui souhaitaient céder une partie de leurs participations, semblent à présent déterminés à s’engager dans le renouveau des aéroports lyonnais aux côtés de Vinci. Cela dit les actionnaires n’ont pas manqué d’exprimer leur frustration face au fait qu’ils n’aient pas pu avoir leur mot à dire sur les différents dossiers présentés. Si le président de la CCI soutient fermement le repreneur, il ne manque pas de critiquer la forme, en ce qui concerne les négociations.